L'Appel du Coucou - Robert Galbraith
30 Novembre 2013 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Polars
Lors de sa parution en Angleterre au printemps 2013, l'Appel du Coucou a réuni quelques critiques plutôt favorables et des ventes tout à fait correctes pour le premier roman d'un total inconnu. Lorsque le vrai nom de l'auteur a été révélé, le public s'est rué sur le nouveau défi que se lançait J.K. Rowling, qui n'a pourtant plus grand chose à prouver. Sauf peut-être sa capacité à séduire un public différent. Après "Une place à prendre", son premier roman post Harry Potter (et pour "grandes personnes"), plutôt bien accueilli (de mon côté je ne l'ai pas lu donc pas d'avis sur le sujet), J.K. Rowling a donc choisi le polar, dans la plus pure tradition anglo-saxonne.
Si la structure est plutôt classique, l'originalité de l'Appel du Coucou réside dans ses personnages et dans l'opposition de style entre deux univers qui se rencontrent rarement. D'un côté le milieu de la mode et du show business, ses paillettes, ses excès, ses déséquilibrés, l'argent qui coule à flots... De l'autre, Cormoran Strike, détective privé, vétéran de l'armée qui a laissé la moitié d'une jambe en Afghanistan et dont la vie est en plein naufrage sentimental et financier. Un beau jour, John Bristow, le frère de Lula Landry, top model retrouvée morte, défenestrée trois mois auparavant, engage Cormoran Strike. Il lui demande de prouver que, contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un suicide mais d'un meurtre. Comme dans tout bon polar, les apparences sont tenaces, il semble bien que personne n'ait pu entrer ou sortir ce soir là du lieu du crime (si crime il y a eu)...
L'intrigue est parfaitement bien tricotée et on suit avec plaisir la progression de l'enquête, mais c'est surtout le personnage de Cormoran Strike qui renforce l'intérêt du roman. Cabossé par la vie (et pas qu'un peu) avec des allures de gros ours mal léché (sa description physique lors de sa première apparition est un grand moment), il est à la limite de la rupture. Cette enquête le sort de la spirale de dépression et de solitude dans laquelle il tendait à s'enfermer. Et au fil de sa progression, il révèle une finesse d'esprit et un don d'observation bien utiles pour dépatouiller cette histoire au delà des apparences. Aller au delà des apparences, voilà l'un des thèmes récurrents de ce roman dans lequel les différents personnages ne sont pas souvent ce qu'ils ont l'air d'être ni ce que l'on voudrait qu'ils soient. Pour Cormoran, cette affaire fait figure de bouée de sauvetage, idéale pour retrouver de l'estime pour lui-même et de l'intérêt pour autrui.
Disons que nous assistons peut-être à la naissance d'un nouveau héros récurrent d'une série de polars... En tout cas, il y a matière.
"L'Appel du Coucou" - Robert Galbraith (JK Rowling) - Grasset - 572 pages
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