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Maestro - Cécile Balavoine

14 Avril 2017 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans

Il est rare qu'un primo-romancier évite tous les écueils et livre un roman aussi abouti que vibrant. Il arrive plus souvent qu'il pèche par excès de passion, cédant à la tentation de trop en dire au risque d'assommer son lecteur. La maîtrise de Cécile Balavoine est d'autant plus impressionnante. En sublimant sa passion pour Mozart, elle parvient à nous plonger dans un océan de beauté et de finesse dont on ressort apaisé et revigoré.

La petite Cécile a neuf ans lorsqu'elle découvre la musique de Mozart. Plus qu'une révélation, un coup de foudre qui englobe tout autant l'homme, son talent, sa musique et sa vie. Cécile est amoureuse d'un mort qui vit en elle depuis ce jeune âge. A quarante ans, devenue journaliste, elle interviewe un célèbre chef d'orchestre par téléphone et ressent à l'écoute de sa voix la même émotion qu'à neuf ans à celle des premières notes de Mozart. Bouleversée, elle va se laisser aller à ses émotions qui font écho à son enfance et à son adolescence tout en lui ouvrant un horizon de promesses inconnues.

"Je vous dis que j'ai peur. Je vous dis que j'ai peur et que j'ai hâte. Vous répondez que vous aussi avez peur et hâte. Je vous demande pourquoi c'en est ainsi de nous. Je perçois ce que vous éclairez en moi. Mais savez-vous ce que j'éclaire en vous ? Le sentez-vous ?"

D'une plume à la fois sensuelle et pudique, l'auteur nous parle de passion avec une justesse et une acuité qui touchent juste. Passion contrariée d'une fillette amoureuse d'un mort, d'une jeune fille obligée de ranger ses rêves de devenir musicienne, d'une jeune femme amoureuse d'un homme déjà pris. Mais passion récompensée finalement par cette rencontre, passion ranimée par la convergence de deux êtres qui brûlent de la même flamme.

C'est un vrai bonheur de lecture ce Maestro, une bulle de bien-être. Une invitation à se laisser aller à la passion, à assumer ses choix et à ne pas se renier. Tout comme le chef d'orchestre peut se concevoir comme un passeur, un intermédiaire entre un compositeur et son auditoire, Cécile Balavoine se fait passeuse de beauté et de lumière. Et c'est superbe.

"Maestro" - Cécile Balavoine - Mercure de France - 216 pages

Un coup de coeur pour Charlotte.

 

Sélectionné pour les "68 premières fois" édition 2017, Maestro va désormais voyager auprès des 50 lecteurs engagés dans l'aventure.

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D
Une fois de plus, tu donnes très envie. J'aime cette notion de transmission d'une passion, de deux êtres qui sont à l'unisson.
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N
Tu auras bientôt l'occasion de le découvrir en principe :-)
M
Encore une belle critique très tentante ! Il est vrai que Mozart est un tel personnage qu'on ne peut rester indifférente à la passion qui l'animait et à celle qui suscite chez les autres...
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N
Et la façon dont l'auteur parvient à sublimer sa passion pour offrir un roman qui dépasse l'intérêt que l'on peut porter ou non à Mozart et à la musique classique est vraiment impressionnante.