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L'amour est une maladie ordinaire - François Szabowski

17 Septembre 2017 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans

De nos jours, quand un homme idéalise l'amour, on est assez loin de Cyrano de Bergerac... Mais cela peut se révéler assez drôle, moins léger qu'il n'y paraît et quelque peu amer. Révélateur aussi sur nos façons d'enchaîner les relations, de filer à la moindre peur, d'éluder le moindre obstacle... de préférer un idéal à la réalité, de sublimer plutôt que de goûter.

Voici donc François, spécimen masculin, bien engagé dans la trentaine, écrivain non pratiquant et vivant de petits boulots, combines et autres aides sociales. François aime Marie et c'est tout son problème. Persuadé que son amour a atteint son point culminant et qu'il ne peut que s'étioler, pâlir puis s'éteindre, échaudé par ses précédentes expériences, François veut tout faire pour le préserver. La plupart des hommes auraient utilisé des moyens classiques pour entretenir la flamme : surprendre, entourer l'être aimé d'un feu d'artifice permanent... enfin, vous voyez le truc. Mais pas François. Lui décide de mourir. De laisser dans l'esprit et le cœur de Marie la trace indélébile de l'amour foudroyé en plein bonheur. La meilleure façon selon lui de rendre cet amour immortel... On se doute que cela prépare quelques situations rocambolesques, entre transferts d'identité, vies à réinventer, quartiers à éviter et autres complications somme toute classiques lorsque l'on choisit de s'engluer dans le mensonge et que son meilleur copain, Didier est lui-même en délicatesse avec son identité (je vous passe les détails, vous verrez).

L'auteur mène très bien sa barque, mêlant aux rebondissements de l'intrigue, une dose de réflexion sur la vie moderne, la difficulté d'exister dans l'anonymat d'une grande ville, le paradoxe du rapport à l'autre aussi souhaité que craint. J'ai particulièrement apprécié que le récit flirte avec le surnaturel, lui donnant ainsi une autre dimension, avant un retournement final assez mordant.

L'amour, la vie, les autres... Pas facile tout ça. Mais la stratégie d'évitement est-elle vraiment meilleure que celle de l'affrontement ? A vous de voir... dans la bonne humeur !

"Je n'éprouvais plus le besoin de parler. A vivre seul, on finit par perdre le goût des autres. La sociabilité est un muscle. Quand on ne s'en sert pas, elle s'atrophie".

"L'amour est une maladie comme les autres" - François Szabowski - Le Tripode - 258 pages

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Z
Une lecture désopilante, énervante. En vie de gifler le mec... Bref, j'ai aimé
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N
Oui :-) :-) ... Du coup le retournement tombe à pic !
K
Il décide donc de disparaître en faisant croire qu'il est mort ? Comme dans le roman d'Antoine Bello, L'homme qui s'envola ?
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N
Alors oui mais... non :-) On n'est pas du tout dans le même contexte, le but n'est pas le même et les méthodes non plus... Je n'ai même pas pensé à Antoine Bello en lisant ce livre. Les 2 sont très très très différents.