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Petit éloge du running - Cécile Coulon

4 Juillet 2018 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Récits

Ceux qui courent m'ont toujours fascinée. Entendez par là ceux qui courent vraiment, qui avalent les kilomètres, se font mal, s'attachent à dépasser leurs limites. Hasard ou coïncidence, j'ai découvert la plume de Cécile Coulon avec Le Cœur du Pélican dans lequel elle met en scène Anthime, un coureur de 800 mètres, avec force et passion. Depuis, j'ai appris sa propre addiction à la course à pieds, découvert d'autres de ses écrits et eu vent d'autres projets autour du sport et de l'écriture. Ce Petit éloge du running ne tombe donc pas du ciel et s'inscrit harmonieusement dans son parcours littéraire. Car elle le dit elle-même : sans tous ces kilomètres avalés chaque semaine, elle ne pourrait pas écrire.

On pense bien sûr immédiatement à Autoportrait de l'auteur en coureur de fond de Murakami mais l'exercice auquel se livre Cécile Coulon est tout autre. Si la course à pied est un sport individuel voire solitaire par essence, elle le replace dans une sphère collective, en retraçant son histoire, ses évolutions et son implication dans la société. A commencer par ses appellations successives... pour arriver au "running" actuel. Il est ainsi amusant de se replonger dans les prémices de la course dans l'Antiquité, de faire un petit crochet dans le temps du côté d'Olympie et puis de se remémorer - pour ceux qui ont l'âge, bien sûr - du moment où le jogging a lui-même remplacé le footing avant de se faire subtiliser la vedette par le running.

Pourquoi court-on ? Pour s'alléger, pour rester en forme, pour respirer ou pour s'entraîner à la compétition ? Pour suivre les modes peut-être aussi ? J'ai ainsi découvert, en lisant ce petit livre que moi-même j'en suis restée au jogging... Je trottine pour gagner en endurance sur un terrain de tennis, la performance en elle-même ne m'intéresse pas. A priori, je n'aime pas ça. Je n'ai jamais réussi à m'y mettre quand j'étais jeune, j'y suis venue sur le tard. Je n'aime pas ça, mais quand je ne cours pas, ça me manque. En courant régulièrement, on trouve une sorte d'équilibre, on est en phase avec la nature, on observe mieux les saisons. Et puis il y a ce phénomène magique que décrit si bien Cécile Coulon : "... en course, lorsque l'on part sans se poser de question, il arrive souvent que l'on trouve une réponse sur sa lancée."

A petites foulées ou en préparation au marathon, une chose est sûre, on n'évite pas le face à face avec soi-même. C'est en cela que les gens qui courent vraiment me fascinent. Cette confrontation avec la souffrance, d'ailleurs très bien relatée ici est quelque chose de très particulier. Construit autour des grandes étapes d'un marathon, ce récit vous fait pénétrer dans les mystères des sensations du coureur de fond et de l'état d'allègement total auquel il parvient. Après être allé puiser tout au fond de lui des ressources dont il ne soupçonnait même pas l'existence.

Parsemé de références littéraires et cinématographiques, ce Petit éloge du running vous donnera peut-être envie de vous y mettre... ou d'approfondir le sujet du fond de votre canapé en puisant parmi la liste d'ouvrages proposés. Chacun son rythme.

"Petit éloge du running" - Cécile Coulon - Editions François Bourin - 126 pages

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L
Est-ce que France Gall courait ?<br /> <br /> Je partage bien volontiers l’impression de Cécile qui ne pourrait écrire si elle ne courrait pas. Mais alors, si le roman vient en courant, il doit y avoir une sacrée masse d’écrivains parmi ces foules de coureurs hardis. Il serait intéressant d’observer le pourcentage de personnes qui écrivent ET qui courent. Ou vice versa. Je cours donc j’écris ?
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N
Difficile de généraliser, n'est-ce pas ? Le processus créatif est si complexe que chacun le nourrit de façon très personnelle. Il y a une émission très intéressante sur France culture cet été tous les samedis à 12h pile poil sur ce sujet où des écrivains viennent expliquer comment le sport (course, danse, yoga...) impacte leur processus créatif...
V
Je suis totalement d'accord avec la phrase sur le départ sans question et l'arrivée avec la réponse. C'est tout l'intérêt de courir pour moi. Et je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait de rester en phase avec la nature et les saisons ( même si, courant en forêt, je peste pendant la saison de la chasse).
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N
Heureusement, on ne chasse pas au Bois de Boulogne ;-)
D
Je connais quelqu'un que ça pourrait intéresser... (Pour ma part, je n'aime pas courir, même si ça m'arrive de temps à autre)
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N
Ben voilà... une idée cadeau :-)
K
Ah pas mal! Je cours (enfin, j'essaie) depuis longtemps, j'ai lu Les enfants d'Achille et de Nike, et vu le film Free to run (à emprunter en médiathèque?), alors voilà de qui poursuivre!
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N
Effectivement... Et tu trouveras encore pas mal d'idées pour compléter dans la liste de références proposée par Cécile Coulon en fin de livre...