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J'ai dû rêver trop fort - Michel Bussi

15 Avril 2019 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Polars

A l'heure où je prends la plume (enfin la souris), Michel Bussi est déjà en tête des ventes depuis plusieurs semaines (en fait, dès la sortie du livre) et certainement en train d'écrire les deux romans suivants. Il se moque probablement de mon avis et du petit conseil que j'ai à lui donner... celui de faire un bon break, de mettre un peu plus de temps entre deux romans afin de peut-être espérer retrouver l'inspiration, la vraie. Produire un roman par an c'est déjà un rythme de dingue (voir ce que cela produit sur Amélie Nothomb...) mais en plus avec ce qui est sa marque de fabrique, le twist déstabilisant, c'est une gageure de penser qu'on peut faire mouche à tous les coups. Je ne suis pas de ceux qui se pincent le nez quand on prononce son nom. J'ai quand même pris un gros pied avec Nymphéas noirs, je ne l'oublie pas. Mais je me méfie de la récurrence et de ce rythme de dingue. Du coup, je ne les lis pas tous. J'avais été très agréablement surprise par On la trouvait plutôt jolie, l'an dernier, plus ambitieux sur le fond et hyper efficace dans la forme. Honnêtement je n'avais pas l'intention de lire celui-ci. Mais on me l'a gentiment offert lors d'une sympathique soirée de lancement en présence de l'auteur (très sympa lui aussi), alors...

Alors, je l'ai trouvé tarte. Mais vraiment tarte. Au début j'ai pensé que l'auteur s'amusait de façon parodique à se glisser dans un genre de littérature qui flirte avec la collection Harlequin. Après tout, le cliché de l'hôtesse de l'air un peu naïve qui tombe raide dingue amoureuse d'un apprenti musicien alors qu'il chatouille les cordes de sa guitare dans le hall de l'aéroport, ça pouvait être amusant de jouer avec. Mais ce n'est pas un jeu. C'est l'histoire et on en prend pour 480 pages. Parce que forcément, quand on connait Bussi on se dit qu'à un moment ça va basculer et que, même si c'est à la page 400 on sera amplement récompensé de s'être accroché à suivre cette histoire d'amour sans consistance. Pas de chance, ça s'aggrave. Il n'y a pas vraiment de twist, et la révélation finale est tellement abracadabrante que je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler. J'ai bien compris ce qu'il essayait de faire avec son parallèle temporel et son lot de coïncidences et oui, ça m'a bien intriguée quelques secondes. Mais l'histoire et les personnages manquent tellement de fond qu'il m'a été impossible de me laisser faire. Quelle différence avec par exemple Maman a tort où la psychologie des personnages et la mécanique de la mémoire étaient tellement fouillés que ça devenait captivant. Là, on a juste envie de coller une claque à Nathy pour la réveiller et puis passer à autre chose.

Donc, j'aurais mieux fait de suivre mon instinct et de faire l'impasse. D'ailleurs, c'est ce que je vais faire pendant un moment, le temps que monsieur se régénère. C'est vrai qu'il a quand même produit son meilleur en début de carrière (Nymphéas noirs, donc) ce qui n'est pas simple, mais il a sorti des choses tout à fait honorables depuis. Puisqu'il aime bien le dire en chansons (mais là quand même, le pauvre Bashung n'a pas hérité du meilleur), pour l'instant, sur l'air de "Capri"... Bussi... c'est fini...

"J'ai dû rêver trop fort" - Michel Bussi - Presses de la cité - 480 pages

 

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V
Pas adhérée non plus au dernier Bussi
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B
Merci. Votre avis est précieux, il y a tant à lire.<br /> Bonne journée.
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N
Effectivement, le choix est si vaste... :-) <br /> A bientôt !
E
ah le fameux billet ! bon, tout est dit?<br /> (il faut que j'écrive le mien...un jour!)
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N
Bah oui, il fallait bien le dire :-) <br /> (j'attends le tien...)
S
Il est dans ma PAL, ça donne pas envie de l'en sortir. Déjà que je ne suis pas une grande fan :)
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N
Après, il y a tout plein de très bonnes critiques un peu partout... :-)
D
Ce n'est donc pas avec celui-là que je découvrirai l'auteur... Mais tu m'avais prévenue !
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N
Je te renouvelle mon conseil : Nymphéas noirs :-)
Z
J'ai aimé son livre jeunesse, le premier Bussi, mais je ne pense pas lire celui-ci
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N
Et ce n'est pas moi qui essayerait de te convaincre ;-)
M
Même constat que toi:Nymphéas noirs est son meilleur. J'avais écouté en livre audio On l'a trouvait plutôt jolie, c'était plutôt pas mal.. Quant à Maman a tort, j'avais préféré l'adaptation télé au livre...<br /> Enfin, je n'avais pas aimé du tout Un avion sans elle. Alors autant te dire que celui-ci...même si si je te rejoins encore quand tu expliques que quand tu lis cet auteur tu sais pourquoi
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N
Pas vu l'adaptation télé (je t'avoue qu'une fois que je connais l'histoire et le twist...) ; donc oui, tu peux faire l'impasse sur celui-ci (de toute façon ça ne se verra pas dans ses chiffres de vente :-) )
M
Je l'ai reçu en service de presse et me sentais un peu "obligée" de le lire mais là j'hésite franchement! Je vais attendre un peu pour l'instant. Merci pour ce billet qui m'a bien fait sourire!
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N
J'ai un peu hésité à faire un billet et puis après tout, si on peut rigoler un peu :-)
C
Je n'ai jamais lu cet auteur car ses livres ne m'attirent pas
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N
Je comprends ; même réponse qu'à d'autres, si un jour tu as envie de voir, direction Nymphéas noirs...
E
j'avoue je ne n'ai jamais lu ses livres, même si tu dis qu'il en a écrit des bons bref en voyant non nom sur ton blog, j'ai été intriguée puis j'ai lu ton billet et la tarte .. bref merci pour cet éclat de rire ! Oui, je pense que tout ceux qui produisent beaucoup prennent le risque d'être assez inégal...
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N
Disons que Bussi, quand je le lis, je sais pourquoi. Il y a un côté ludique et surprenant qui te divertit gentiment. Les 3 titres que je cite avaient en plus le mérite d'apporter un contenu intéressant. Mais oui, je pense qu'à trop écrire, ça dilue l'essentiel...