Bouche-à-bouche - Antoine Wilson
23 Mai 2023 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans
Deux hommes se croisent dans la salle d'embarquement de l'aéroport JFK à New York et se reconnaissent en un échange de regards. Vingt ans auparavant ils étaient camarades d'université, l'un présente tous les signes de la réussite tandis que la dégaine de l'autre laisse imaginer un itinéraire plus chaotique. Leur vol vers l'Europe étant retardé, le premier invite l'autre à patienter dans le lounge des premières classes. Est-ce le fait d'apprendre que son copain est devenu écrivain (raté, mais ça il n'en sait rien) que Jeff entreprend de lui raconter sa vie ? Quoi qu'il en soit, le voici lancé dans le récit des événements qui l'ont amené à devenir une figure du négoce en art contemporain. Tout a commencé sur une plage californienne, une nuit d'insomnie. Là, il sauve la vie d'un plongeur en train de se noyer avant de s'éclipser discrètement en le laissant entre les mains des secouristes. Mais, obsédé par ce qu'il a accompli, par le concours de circonstances qui l'a conduit à l'endroit de la noyade il s'obstine à créer les conditions d'une nouvelle rencontre, sans révéler qui il est. Et à entrer dans la vie de cet homme, détenteur de l'une des galeries d'art les plus en vue de la côte ouest.
Le lecteur est alors placé dans la même situation que l'interlocuteur de Jeff, se demandant sans cesse quelle est la part de vérité de son récit et surtout où il veut en venir. C'est ce qui justifie que l'on tourne assez vite les pages. Néanmoins, il ne se passe pas grand chose et l'ennui peut parfois pointer le bout de son nez, malgré quelques remarques assez mordantes sur le monde de l'art contemporain. Disons que j'ai eu l'impression que l'auteur misait tout sur son final (oui c'est ce genre de livres dont il ne faut surtout pas lire la dernière phrase avant d'y arriver) au risque de ne pas suffisamment approfondir ses sujets, qu'il s'agisse du milieu de l'art et son lot de faux-semblants ou du questionnement de Jeff qui se demande si sauver cet homme était une bonne idée une fois qu'il le connait. Cela donne un roman tout juste distrayant - il en faut -, un peu facile. Du genre que l'on oubliera sans remord dans sa chambre d'hôtel en quittant son lieu de villégiature.
"Bouche-à-bouche" - Antoine Wilson - Gallimard - 256 pages (traduit de l'anglais (EU) par Diniz Galhos)
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