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Les éclats - Bret Easton Ellis

22 Février 2024 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans

J'appréhendais cette lecture effectuée dans le cadre du Prix Bookstagram du roman étranger. J'ai lu American Psycho dans les années 90, je bossais dans la pub et dans mon entourage on lisait American Psycho et 99 Francs ; je me souviens de l'outrance, du côté assez voyeuriste et tout aussi captivant de cette lecture. Mais je n'ai jamais été tentée par une autre expérience BEE. Alors j'appréhendais. Je n'avais pas tort mais pas forcément pour les raisons auxquelles je pensais. Je vais faire court : je me suis beaucoup ennuyée. Je m'attendais à être choquée, j'ai été gonflée. Certes a priori les aventures de la jeunesse dorée de Los Angeles ne m'intéressaient pas plus que ça mais j'ai rarement lu 300 premières pages aussi rasoir. Vacuité des personnages, lenteur extrême de la narration, interminables successions de listes de tubes musicaux ou de films, OK on a compris on est bien dans les années 80. Si ce n'était pas dans le cadre d'un jury j'aurais laissé tomber. Je me suis raccrochée aux articles lus ici et là, expliquant que Les Éclats est un roman qui éclaire toute l’œuvre de BEE. Soit. Mais quid du simple plaisir de lecture ? Ces successions de fêtes alcoolisées et chimiquement assistées, sur fond de faux-semblants qui régissent toutes les relations sociales (et tellement déjà lus), saupoudrées de dialogues souvent creux, il faut quand même avoir envie. Alors effectivement, ça s'excite un peu plus sur les 250 dernières pages, l'option thriller (rien ne vaut un bon vieux tueur en série pour booster une fiction américaine) s'installe avec une atmosphère qui a un peu mieux capté mon attention sans pour autant me convaincre. On aperçoit bien le pourquoi du comment, dans une simple phrase posée au milieu de tout ça : "Un écrivain entend toujours des choses qui ne sont pas présentes". Mais fallait-il 600 pages pour tenter de nous raconter ce que le jeune Bret revisité par le Bret vieillissant a entendu et qui a forgé son univers romanesque ? Si j'en crois les retours des lecteurs la réponse est oui pour beaucoup. Alors on va dire que BEE n'est pas ma tasse de thé.

"Les Eclats" - Bret Easton Ellis - Robert Laffont/Pavillons - 604 pages (traduit de l'anglais (EU) par Pierre Guglielmina)

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D
Eh bien, je ne me souviens pas t'avoir lue aussi incisive ! Rien à sauver apparemment... En tout cas, ce n'est certainement pas ton article qui va m'inciter à tenter "l'expérience BEE" ;-)
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N
Ça m'arrive rarement de ne pas trouver de circonstances atténuantes. Pourtant, l'utilisation du mot chef d’œuvre revient très très souvent chez les critiques littéraires, ça me laisse perplexe. A priori ce n'est pas pour toi, non...
K
S'il y a quelque chose d'inintéressant à lire, ou à regarder dans un film, ce sont des individus qui font la fête, boivent et ont des conversations d'alcooliques... Je n'aurais pas persévéré, mais si c'est pour un jury, il le fallait bien !
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N
Je n'y serais sans doute pas allée de mon propre chef, je ne demandais qu'à être heureusement surprise mais dès les premières pages j'ai su que ce serait trèèèèès long ;-)
K
Déception, bien expliquée!!!!
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N
J'essaye même si à lire les retours enthousiastes je doute avoir lu le même livre qu'eux...