Only lovers left alive - Dave Wallis

7 Novembre 2024 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans

Se plonger dans un roman culte, parfois censuré lors de sa sortie en 1964 est une expérience délicate face aux assauts du temps qui peuvent altérer la façon d'appréhender son propos. Pourtant, ma lecture s'est avérée intéressante (et assez addictive) pour ce que ce texte dit du désarroi d'une jeunesse face à l'héritage laissé par les précédentes générations. Et ça, c'est toujours d'actualité.

A Londres dans les années 60, une épidémie de suicides décime la population adulte, provoque l'effondrement de la société et laisse enfants et adolescents livrés à eux-mêmes, qui voient aussi l'opportunité de faire autrement, plus librement. Des bandes se forment et prennent la place de la famille en tant que référent, des systèmes de troc se mettent en place, l'amour et le sexe se libèrent des schémas établis, des affrontements violents s'instaurent pour défendre des territoires et assurer sa survie. Et va progressivement s'opérer pour certains un nécessaire retour à une vie sauvage, où il faut apprendre les gestes simples mais oubliés qui ont nourri, vêtu et réchauffé nombre d'ancêtres.

Rien de bien novateur dans ces trajectoires, un classique du schéma post-apocalyptique qui ose même un clin d’œil appuyé aux cavernes préhistoriques et à leurs peintures rupestres. Mais un questionnement intense sur la société bâtie sur les ruines de la seconde guerre mondiale vue comme ennuyeuse (c'est peut-être l'explication des suicides...), vaine, injuste et bien trop corsetée par ces jeunes en panne d'avenir. Les reproches ont changé de registre soixante ans après mais les questionnements sur le sens de la vie pas vraiment C'est sans doute pourquoi ce texte qui se lit d'une traite ne choque plus mais fait encore de l'effet.

Contente de l'avoir découvert et bonne idée de l'avoir réédité.

"Only lovers left alive" - Dave Wallis - Sonatine - 264 pages (traduit de l'anglais par Samuel Sfez)

Partager cet article