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Sylvia, Shakespeare & Co - Emilia Cinzia Perri / Silvia Vanni

13 Mars 2025 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #BD-romans graphiques

Impossible quand on s'intéresse aux livres de ne pas avoir entendu parler de la librairie Shakespeare & Company ouverte par Sylvia Beach rue de l'Odéon, juste en face de celle d'Adrienne Monnier qui l'a inspirée. Durant l'entre-deux guerres ce sera un lieu bouillonnant où se croiseront tous les écrivains à l'avant-garde, français et anglo-saxons. De Valery Larbaud à Louis Aragon en passant par Eliot, Aragon ou Gertrude Stein et bien d'autres encore. Ce roman graphique retrace l'aventure passionnée de Sylvia Beach sans occulter ses difficultés, et met en avant sa personnalité libre et volontaire, dévouée à la transmission de la littérature qu'elle ressent comme une mission. Pour ce faire, les autrices mettent en scène une jeune femme un peu naïve et surtout indécise quant à son avenir, qui devient l'assistante de Sylvia Beach au crépuscule de sa vie. Elle va ainsi recueillir ses souvenirs, et ce récit - depuis l'enfance de Sylvia aux États-Unis, la révélation du pouvoir de la lecture (Shakespeare, of course), l'arrivée à Paris, l'ouverture de la librairie jusqu'aux années de guerre qui aboutiront à sa fermeture - va devenir une source d'admiration et d'inspiration. Forcément. L'exploration englobe les enthousiasmes littéraires, les rencontres avec auteurs et artistes, l'effervescence joyeuse de la vie artistique, l'amitié puis la brouille avec Adrienne Monnier, et bien sûr la bataille acharnée pour traduire et publier Ulysse de James Joyce. Ce dernier se conduira bien mal par la suite, une fois sa notoriété établie. L'occupation allemande met la librairie en péril et malgré une opération rocambolesque de sauvetage des ouvrages menacés de destruction, Sylvia tire le rideau en 1941 sans toutefois renoncer à ses activités littéraires et éditoriales au cours des vingt années qu'il lui reste à vivre.

La narration est agréable, tout comme le graphisme même si le contexte reste effleuré et peu fouillé. Mais la littérature regorge de récits, essais et biographies autour de cette époque foisonnante et extrêmement importante pour l'histoire de l'édition, alors cette BD fait figure de sympathique porte d'entrée pour découvrir Sylvia Beach et Adrienne Monnier et apprendre comment l'actuelle enseigne Shakespeare & Compagnie a pris la suite. Autre lieu, même passion.

"Sylvia, Shakespeare & Co" - Emilia Cinzia Perri / Silvia Vanni - Vuibert Graphic - 176 pages (traduit de l'italien par Charlotte Thomas-Langlois)

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D
Pour ma part, pas suffisamment amatrice de BD ni intéressée par le sujet pour m'emparer de cet ouvrage...
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N
Mes incursions dans le graphique sont aussi très rares... Le sujet croise pourtant les enthousiasmes de ton "chéri" Olivier Rolin, c'était sa rue, et toute l'histoire qui va avec dont il parlait si bien dans "Vider les lieux" 🙂
K
J'ai dejà pénétré dans cette librairie mythique!!! Bon, la BD n'est pas obligatoire, comme tu le dis il existe plein d'autres livres sur le sujet
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N
Sauf que ce n'est pas la librairie originale créée par Sylvia Beach rue de l'Odéon. L'actuelle a été créée 10 ans après par un admirateur de Sylvia Beach pour en perpétuer l'esprit. Cet ouvrage a le mérite de faire connaître ce pan de l'histoire littéraire à ceux qui l'ignorent et, espérons le, de donner envie d'approfondir 🙂
K
Je ne suis pas très emballée par le dessin... (les visages notamment)
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N
Je comprends, un côté un peu enfantin, je pense qu'elles ont voulu accentuer le côté effet magique de la littérature ce qui explique aussi le flou sur le contexte... c'est un parti pris.