Une chose à cacher - Elizabeth George

13 Octobre 2022 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Polars

C'est toujours la même chose avec cette série, on passe plus de deux ans à attendre un nouvel épisode et le voilà englouti en un gros week-end paresseux. Ce 21ème volet des enquêtes de Lynley et Havers n'a pas dérogé à la règle. Pourtant bien dodu, 650 pages brochées en un volume imposant avec une évidente volonté de rassurer le lecteur sur sa capacité à étancher sa soif. Oui, ça compte. On le commence avec l'idée de déguster et on se transforme illico en glouton pressé d'avancer. Bref, ce truc est pire qu'une substance illicite côté addiction.

Cette fois l'auteure s'est penchée sur les mutilations génitales infligées aux filles dans certaines communautés nigérianes. Une jeune inspectrice d'une brigade dédiée aux violences faites aux femmes meurt des suites d'un traumatisme crânien après avoir reçu un coup à la tête a priori à son domicile. L'enquête de Linley, Havers et Nkata va les amener à mettre au jour la persistance de ces coutumes barbares en plein Londres, malgré la loi qui les condamne et au sein de communautés où règne encore l'influence de traditions ancestrales. Les notions de bien et de mal sont extrêmement chahutées dans cet épisode qui prend son temps et nous embarque aux quatre coins de Londres, dans les pas des brigades spécialisées, des militantes qui gèrent un centre d'accueil et se battent chaque jour pour sauver les fillettes en passant par des cliniques clandestines et des chirurgiens spécialisés dans la réparation. Une enquête minutieusement documentée comme toujours avec Elizabeth George, avec son lot de fausses pistes et sa résolution surprenante.

Ma petite frustration vient du parcours de nos héros. C'est aussi pour eux que j'aime cette série, leurs péripéties m'intéressent même parfois davantage que les enquêtes elles-mêmes. Alors si j'étais contente de retrouver Déborah et Simon Saint-James très absents des derniers opus je suis restée sur ma faim concernant les vies personnelles de Linley et Havers. Ça n'a pas beaucoup avancé, ça tourne en rond, c'est dommage, c'est comme s'il manquait un peu de sel au plat. Sans doute le sujet en lui-même était-il suffisamment important pour lui accorder toute son attention mais moi j'ai l'impression de ne pas avoir eu toute ma dose. Ce qui ne m'empêchera pas d'attendre le prochain en espérant que la dame s'intéresse de nouveau de près à ses héros.

"Une chose à cacher" - Elizabeth George - Les Presses de la Cité - 652 pages (traduit de l'anglais (E.U.) par Nathalie Serval)

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