Après minuit - Gillian McAllister

18 Avril 2024 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Polars

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas engagée dans ce genre de thriller addictif et bien ficelé, psychologiquement machiavélique et techniquement audacieux. La touche britannique en plus. Je m'y suis donc torturée le cerveau cartésien avec un plaisir certain.

Le point de départ est simple : au cours de la nuit précédant Halloween, Jen Brotherhood guette le retour de son fils par la fenêtre, le voit arriver avec le soulagement d'une mère toujours inquiète avant d'être témoin d'une scène cauchemardesque. Todd vient de poignarder un homme qui l'avait rejoint dans la rue. Sirènes, arrestation, commissariat, détention provisoire. Rentrée chez elle avec son mari, Kelly tout aussi abasourdi qu'elle, Jen finit par s'endormir. Lorsqu'elle se réveille bien décidée à faire front pour aider son fils et comprendre ce qui a mené à cet incroyable événement, elle s'aperçoit qu'elle a reculé d'un jour. Rien ne s'est encore passé, sauf dans sa mémoire. Pour elle commence alors une folle aventure temporelle et pour le lecteur une plongée dans les méandres de la famille alimentée par des questionnements plus intenses à chaque réveil de Jen.

On ne va pas en dire plus, ce serait dommage de dévoiler ici la mécanique diabolique parfaitement orchestrée par l'autrice qui oblige le lecteur à penser à rebours tout en perturbant son parcours chronologique par un second récit parallèle. Comment ne pas avoir envie de tourner frénétiquement les pages ? Mais tout ceci est prétexte à une exploration des liens familiaux avec une question centrale : que savons-nous réellement de ceux que nous croyons connaître ? Si la science s'en mêle parfois, il n'est pas sûr qu'elle puisse supplanter ce dont est capable une mère lorsque sa progéniture est en danger. Que tous ceux qui n'ont pas souhaité très fort effacer un instant pour tout recommencer lui jettent la première pierre. En attendant, Après minuit tout est permis.

"Après minuit" - Gillian McAllister - Sonatine - 394 pages (traduit de l'anglais par Clément Baude)

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