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La maison du chat-qui-pelote, le bal de Sceaux, la bourse - Honoré de Balzac

1 Mai 2025 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Nouvelles

Ce recueil rassemble les trois premières nouvelles de la Comédie humaine, dans l'ordre voulu définitivement par Balzac (on sait qu'il remania souvent, au fil des éditions et de l'enrichissement de son œuvre, il y a de quoi), et en sont donc des prémices, une mise en bouche savoureuse où l'on reconnaît déjà l'acuité du regard porté sur l'édifice social.

Ces trois textes mettent en scène la rencontre amoureuse et interrogent les paramètres et circonstances du choix autant que ses conséquences. A chaque fois, Balzac dépeint un milieu, une hérédité avec sa charge soumise aux aléas politiques, une représentation en société mais aussi la difficulté pour l'esprit humain de discerner la réalité face aux illusions que l'on se construit où auxquelles on est soumis par le jeu social. C'est du travail d'orfèvre. Dans La maison du chat-qui-pelote, Augustine Guillaume fille d'un commerçant prospère découvre que l'amour partagé avec le peintre à succès Théodore de Sommervieux n'est peut-être pas un ciment suffisant au mariage. Le bal de Sceaux braque le projecteur sur l'orgueilleuse Émilie de Fontaine dont les préjugés et les critères quant au choix de son futur mari pourraient être source de regrets éternels. Enfin, La bourse orchestre la rencontre de deux jeunes gens dont l'émoi amoureux est contrarié par les doutes face à des apparences embarrassantes. En un tournemain subtil, Balzac capte à chaque fois l'essence des tourments et la rançon de l'erreur d'évaluation. Le constat est souvent cruel, sans concession, et les trois personnages féminins portent chacun de vrais enjeux de leur époque.

On apprend dans l'amoureuse préface d'Olivier Rolin (à lire plutôt après) ce que deviendront certains personnages ou plus exactement à quelles étapes de la vaste Comédie humaine on aura l'occasion de les retrouver avec des rôles plus ou moins importants. Voilà qui donne envie de poursuivre (il y a de quoi faire). Car cette cruauté réjouissante a aussi le mérite de nous reposer de l'actuelle qui l'est bien moins. 

"La maison du chat-qui-pelote, Le bal de Sceaux, La bourse" - Honoré de Balzac - Folio - 400 pages avec notes   

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D
Voilà un recueil tout à fait séduisant ! Et la préface doit pas être mal non plus ;-)
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N
Tout est parfait 🙂
K
Il me semble bien avoir lu cela, dans une pléiade empruntée en bibli et disparue depuis (désherbée?)<br /> Comme souvent avec les classiques la préface est à lire après (ne serait-ce point Rolin, au fait?)
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N
Oui, un seul l, je corrige, merci 🙂