Le livre des comptes - Martin Mongin
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Ami lecteur, si tu as lu Francis Rissin et/ou Le Chomor, tu te doutes qu'avec Le livre des comptes tu auras affaire à une nouvelle expérience singulière et impossible à raconter. Si tu ne sais rien de l'univers de Martin Mongin, surtout attache bien ta ceinture. Si tu es Versaillais de souche, la balade risque de te rester en travers de la gorge. Si tu ne jures que par l'Entreprise et le "travaillez plus on verra après", si les mots vacances, sieste, repos, 35 heures te donnent des boutons, alors cette lecture sera pour toi un supplice qui pourrait confiner à la folie. Si tu es un grand patron outré du niveau de la fiscalité, un haut dirigeant occupé à t'enrichir toujours plus, un politicien très content de toi et sourd à la parole du peuple, si tu estimes n'avoir aucun compte à rendre... Méfie-toi. Méfie-toi et ne sous-estime pas le pouvoir des livres.
Maintenant que tu es prévenu ami lecteur, sache encore que tu t'engages dans un voyage sans fin où tu reconnaitras certaines influences, où tu apprendras le secret des slogans publicitaires des entreprises du CAC 40, où tu reconsidéreras ta vision des romans de science-fiction et d'anticipation, où tu exploreras le temps et le système solaire (un message se glisse d'ailleurs dans ce livre à l'attention de ceux qui comptent migrer de la Terre à Mars), où tu te demanderas qui de la réalité ou de la fiction détermine le futur. Où tu souriras beaucoup aussi (si tu ne figures pas dans l'une des catégories citées plus haut, sauf à avoir un grand sens de l'autodérision). Par la suite, tu risques d'avoir longtemps envie de rire chaque fois que IA sera prononcé (est-ce un hasard si ce livre paraît maintenant, sans doute que non cher lecteur).
Que te dire de plus, ami lecteur ? Hors de question de dévoiler les mille et une rencontres hallucinantes que tu feras lors de ce voyage abracadabrantesque qui te propulsera dans un imaginaire débridé qu'il te faut être prêt à recevoir. Donc, ami lecteur, si tu ne jures que par le premier degré et le vraisemblable, surtout passe ton chemin. Par contre, si tu as tendance à faire plus confiance à l'intelligence des animaux qu'à celle de tes congénères, si tu rêves de traduire certains puissants devant le tribunal de l'Histoire (et plus encore, hein), si tu trouves que vu l'état de folie du monde plus rien n'est surprenant, alors cet OLNI pourrait te servir de défouloir salutaire en attendant (quoi je ne sais pas, mais restons optimistes). Un dernier avertissement néanmoins, avec toute ma tendresse pour Adelaizi et Bobanne et mon admiration pour le coupable de cette vertigineuse mise en abyme : c'est bien mais c'est long (cet insert de 120 pages du roman de SF, on n'aurait pas pu en couper la moitié ?). Je suis faible, je pardonne beaucoup à l'auteur de Francis Rissin.
"Le livre des comptes" - Martin Mongin - Tusitala - 670 pages