La tendresse des catastrophes - Martin Page
12 Juin 2025 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans
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Il est asocial, elle est misanthrope. Autant dire que la relation entre Harriet et Max ne part pas sur de bons rails. Ils se rencontrent lors d'un mariage - classique - et se trouvent en cherchant à éviter toute interaction avec les autres invités. Ils échangent quelques mots, des piques plutôt, et se revoient... dix ans plus tard. Harriet travaille dans la finance où elle ne dialogue qu'avec des algorithmes tandis que Max a créé un concept de restaurant écolo-solidaire à contre-courant du fructueux business de sa famille. Rien ne semble les rapprocher et pourtant...
Martin Page ne s'en cache pas, son roman est un hommage aux comédies romantiques d'antan (il suffit de jeter un coup d’œil aux remerciements) qu'il vient néanmoins ancrer dans la modernité, celle des chansons de Souchon. La toile de fond est bien celle de nos questionnements : peur de l'avenir, complexité croissante des relations humaines, injonctions à la réussite, sens de la vie. Harriet et Max sont des produits de leur époque qui cherchent à se protéger tant bien que mal. Plutôt mal que bien d'ailleurs.
J'ai beaucoup souri. Il y a des passages, des dialogues irrésistibles, des questionnements sur la vie à la fois bien observés et mis en scène avec un décalage réjouissant. Portés surtout par deux personnages que j'adorerais voir incarnés à l'écran. Il y a du potentiel. Surtout Harriet. Harriet capable d'affirmer qu'elle "sort avec des hommes parce qu'elle est allergique aux poils de chat". Ce que produira cette rencontre n'aura rien de traditionnel ni d'attendu, pas de "ils se marièrent etc, etc...", mais une bouffée d'oxygène surprenante qui donne à cette lecture la forme d'un hommage à la différence, d'une incitation à la créativité pour s'adapter à ce monde de brutes sans renoncer pour autant à la tendresse. On ne peut qu'être d'accord avec Max lorsqu'il estime que "c'est le monde qui aurait dû aller en thérapie. Pas lui. Mais le monde n'est pas raisonnable". Tout est à inventer, sans aucun doute.
"La tendresse des catastrophes" - Martin Page - Les escales - 250 pages
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