En juin, place au mois anglais !
Pendant un mois, le blog va se mettre à l'heure anglaise sous la houlette des organisatrices du Mois anglais dont il s'agit déjà de la 9ème édition. Au programme : de la littérature, bien sûr mais pas seulement. Chacun est libre d'évoquer ses pépites anglaises préférées, qu'il s'agisse de cinéma, de peintures, de comédies musicales ou de gastronomie. Mais attention, il s'agit du mois anglais, et pas britannique. Du coup, cela restreint un peu le périmètre et en sort quelques uns de mes auteurs fétiches (tant pis pour William Boyd l'écossais par exemple ou Maggie O'Farrell l'irlandaise), mais il reste néanmoins de quoi faire. Pour participer, rendez-vous sur instagram @lemoisanglais et/ou sur le groupe privé Facebook dédiée ; un programme de lectures y est suggéré mais chacun est libre de faire comme il le sent. Avant de commencer, j'ai eu envie de parler un peu de l'Angleterre et de ma relation avec ce pays et ses auteurs...
Celles et ceux qui me suivent ont certainement remarqué que j'ai une prédilection pour les auteurs britanniques, et ça ne date pas d'hier. Il y a un ton, un flegme, un décalage, un humour pince sans rire que j'adore au point que j'ai longtemps négligé la littérature française que je trouvais plus ennuyeuse, plus compliquée, plus nombriliste aussi. J'admire la virtuosité des bons romanciers anglo-saxons quand il s'agit de tisser une intrigue, développer des personnages, installer un suspense, planter un décor... ils ont quelque chose de plus. Et même si mon univers s'est équilibré entre auteurs français et traduits, même si j'ai des vrais chouchous parmi les français, il me reste cette affinité particulière, née à l'adolescence et développée d'année en année, au fil des nouvelles générations d'auteurs. Tout a commencé avec Agatha Christie et Sir Arthur Conan Doyle, et surtout pas Dickens qui à l'époque m'ennuyait profondément (il a fallu que je grandisse un peu pour l'apprécier) ; le jour où j'ai mis le nez dans Dix petits nègres, j'étais cuite et je ne sais même plus combien d'aventures d'Hercule Poirot ou de Miss Marple j'ai pu ingurgiter. Quant à Sherlock Holmes... Je me souviens avoir étudié Le chien des Baskerville en début de 5ème, notre professeur nous ayant ensuite demandé de nous lancer dans l'écriture d'un roman policier ce qui m'avait beaucoup amusée. J'ai encore mon exemplaire, une vieille édition du Livre de Poche. Ce sont donc les romans à énigmes qui m'ont scotchée à mon siège mais pas seulement. A cette époque, il y avait dans la bibliothèque de mes parents un énorme volume des œuvres de Shakespeare que je consultais très régulièrement, pas mal non plus dans le genre.
Parmi les auteurs marquants, il y a bien sûr Jane Austen dont j'ai dévoré tous les romans avec une belle gourmandise alors que je n'ai découvert que bien plus tardivement les sœurs Brönté ou Elizabeth Gaskell ; puis David Lodge (Un tout petit monde, bijou !) et Julian Barnes que je lis donc depuis plus de trente ans, dans des styles très différents. Ensuite sont venus Kate Atkinson (Dans les coulisses du musée, grand souvenir), Jonathan Coe (Testament à l'anglaise, the must !) et Ian McEwan (Expiation, chef d’œuvre). Je lis toute leur production, sans exception, ils ne me déçoivent jamais et puis si jamais ça devait arriver, je leur pardonnerais bien volontiers.
La jeune génération relève le gant avec brio, notamment Anna Hope qui en 3 romans a trouvé sa place parmi mes auteurs fétiches, ou Jessie Burton dont l'univers est également très intéressant.
Si le mois anglais est une animation ponctuelle, j'ai déjà pris un peu d'avance cette année avec notamment la découverte en janvier d'une primo-romancière très prometteuse : Fiona Mozley. Elmet est un roman qui vous reste longtemps en tête, l'auteure parvient à créer une atmosphère envoûtante et offre un livre ambitieux, intrigant, marquant. Il n'est pas trop tard pour le découvrir... Mon billet sur Elmet.
En début d'année Ian McEwan nous a également gratifié d'un roman à la densité dont il a le secret, revisitant le passé pour mieux nous parler du présent et surtout de l'avenir. Une machine comme moi met la science et la littérature au service d'une brillante réflexion intellectuelle sur le sens de la vie et la condition de l'être humain. Du grand art ! Mon billet sur Une machine comme moi.
Et puis en mars, j'en parlais un peu plus haut, le troisième roman d'Anna Hope a été publié en France et a confirmé tout le bien que je pensais d'elle après Le chagrin des vivants et La salle de bal. En laissant de côté les sujets historiques qui l'ont fait connaitre, en s'emparant d'une histoire a priori banale mais en la sublimant par la délicatesse de son regard et l'élégance de sa plume, elle frappe juste et fort. Mon billet sur Nos espérances.
L'Angleterre pour moi ce sont aussi des souvenirs inoubliables de séjours linguistiques dans la région des Midlands et en Cornouailles, les enquêtes de Linley et Havers sous la plume d'Elizabeth George, la plus anglaise des américaines, la jelly aromatisée à la framboise avec des morceaux de clémentine pris dedans, les hôtels miteux de Londres avant d'avoir les moyens de monter en gamme, les passages obligés dans Jermyn Street pour le lèche-vitrine de monsieur et ses provisions d'eau de toilette chez Floris, les déjeuners de beans sur toasts, les chips Cheese and onions (heureusement, Marks & Spencer est de retour à Paris), Paul Klee à la Tate Gallery, Chapeau melon et bottes de cuir, James Bond, les dîners chez Simpson's on the strand, Carnaby Street, le Wimpy, Downton Abbey, les séries d'Anne Perry, la BBC championne des séries de qualité (The hour), les écureuils de Green Park, la pie à la rhubarbe, le full english breakfast, les couleurs de Turner... et j'en oublie.
Venons-en au programme du mois dont une bonne partie figure sur la photo ci-dessus. Impossible de résister à Ian McEwan qui commet un petit texte satirique qui m'a l'air bien savoureux, ni à John Le Carré avec un titre pareil. J'avais adoré le premier roman de Patrick McGuinness, Les Cent derniers jours alors il est naturel que je m'intéresse à sa dernière livraison. Le premier tome de la saga des Cazalets, Etés anglais, what else ? Et puisque j'ai lu Les hauts de Hurlevent l'an dernier grâce à cette édition pochothèque j'ai décidé de découvrir à présent le premier roman d'Anne Brönté, Agnès Grey... Mais je vais sans doute ajouter des choses en cours de route.
Allez hop ! C'est parti ! Enjoy the English Month !
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