Les monologues d'un hippocampe - Stine Pilgaard
13 Octobre 2023 , Rédigé par Nicole Grundlinger Publié dans #Romans
Je n'ai jamais pu résister au mot hippocampe. Je le trouve aussi beau que mignon le petit sujet qu'il désigne. Ce n'est pas de l'animal dont il est question ici mais d'une zone du cerveau qui en a la forme et qui est utilisée - en gros - pour stocker la mémoire émotionnelle consciente. Celles et ceux qui ont lu Le pays des phrases courtes seront sans doute heureux, comme moi de renouer avec la fantaisie poétique de Stine Pilgaard tout en découvrant ce qui fut son premier roman. Ou comment enfermer les chagrins d'amour dans une bulle d'humour et de tendresse qui réchauffe le cœur en éclatant.
Quoi de plus universel que le chagrin d'amour ? La jeune femme dont il est question ici vient de se faire quitter par sa petite amie et ressasse. Lui reviennent en mémoire ses différents échecs amoureux, depuis la maternelle et ce ne sont pas les conseils avisés mais très agaçants de sa mère (quel personnage drôle et juste !) ou la tendresse compatissante de son pasteur de père qui lui sont d'un grand secours. Il y a bien Mulle, sa meilleure amie, son spin doctor comme elle l'appelle, dont le coaching s'accompagne de moult pintes de bière mais rien à faire, notre héroïne désespérée ne peut s'empêcher de broyer du noir. Car son hippocampe a des sensations et des émotions en stock, du genre à vous concasser le cœur et il n'hésite pas à les ramener à la surface. C'est la très jolie trouvaille de ce sympathique roman, ces monologues rendus poignants par leur gracieuse fantaisie et leur poésie délicate. Preuve que l'on peut renouveler un sujet par un style, un regard, un ton. Stine Pilgaard explore avec humour, élégance et un joli sens de la mise en situation la façon dont les émotions de toutes sortes nous façonnent au rythme des années, des réussites et des fiascos. Et nous offre la preuve qu'il faut chérir nos hippocampes même quand la situation a l'air totalement désespérée.
Un bon petit shot de tendresse, voilà qui ne se refuse pas.
"Les monologues de l'hippocampe" - Stine Pilgaard - Le bruit du monde - 150 pages (traduit du danois par Catherine Renaud)
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