15 livres à déposer sous le sapin
Un noël sans livres c'est comme les caraïbes sans mer ou un été sans soleil. Heureusement, le livre reste le premier cadeau offert comme le prouvent de nombreuses études. Je n'ai pas tout lu, loin de là, mais parmi tous mes coups de coeur de l'année, toutes mes lectures inspirantes, dépaysantes ou jubilatoires, voici quelques romans qui pourraient faire de jolis cadeaux de noël... sans trop tarder parce que le compte à rebours est enclenché.
Pour les amoureux du beau, curieux de peinture et des artistes : Vincent qu'on assassine de Marianne Jaeglé, une plongée fascinante dans les deux dernières années de la vie du peintre entre Arles et Auvers sur Oise et Deux remords de Claude Monet de Michel Bernard, dans les pas du célèbre peintre et des deux êtres qui ont influencé sa vie et son art, Camille Monet et Frédéric Bazille. Et parce qu'on est sympa, on ajoute dans le paquet cadeau des billets pour l'expo Frédéric Bazille (Orsay jusqu'au 5 mars) ou pour l'expo Chtchoukine (jusqu'en février) où l'on peut admirer le fameux Déjeuner sur l'herbe, autre vedette du livre de Michel Bernard.
Pour les optimistes, ceux qui croient en l'humanité ou ont besoin d'être rassurés : Station Eleven d'Emily St John Mandel, un roman d'anticipation qui est avant tout un roman, un pur plaisir narratif et Sous la vague d'Anne Percin, avec un vrai Bambi dedans et un regard apaisant sur le monde. A accompagner d'une belle bouteille de cognac pour parfaire le paquet thématique.
Pour les amateurs de nouveaux talents qui associent lecture et sensations : deux premiers romans à l'opposé l'un de l'autre, l'incandescent Fils du feu de Guy Boley et le très zen Monsieur Origami de Jean-Marc Ceci. Deux petites pépites, à accompagner d'une sélection de thés assortis (je ne suis pas spécialiste mais je dirais très épicé pour le premier et très parfumé pour le second).
Pour les mordus de technologie qui n'oublient pas de s'interroger sur l'avenir de l'humanité : Ada d'Antoine Bello, plongée jubilatoire, intelligente et pleine d'humour dans les méandres de l'intelligence artificielle et Où la lumière s'effondre de Guillaume Sire, qui interroge avec beaucoup d'à propos notre utilisation d'internet en n'oubliant pas de divertir son lecteur.
Pour ceux qui s'interrogent sur la politique et ceux qui la font, mais n'ont pas perdu leur sens de l'humour : La Grande panne de Hadrien Klent et Marguerite n'aime pas ses fesses d'Erwann Lahrer. Rien ne vaut un regard décalé sur notre microcosme pour se remettre les idées en place. A offrir avec une belle boîte de chocolats, pour le magnésium et le moral.
Pour les amateurs d'Histoire, de narration qui enserre (avec brio) les petits destins individuels dans la nasse des émotions collectives : Le chagrin des vivants, très beau premier roman de l'anglaise Anna Hope, sur l'après "Grande Guerre" au Royaume Uni, qui dessine de très beaux portraits de femmes.
Et enfin, mes quatre lectures les plus fortes cette année, quatre livres à l'ambition folle, qui ont en commun une narration qui vous emporte, vous secoue ou vous éblouit, un peu tout à la fois.
L'insouciance de Karine Tuil : notre monde, dans toute sa violence sociale. Un page turner.
Au commencement du septième jour de Luc Lang : tout simplement époustouflant et injustement oublié des prix littéraires..
Règne Animal de Jean-Baptiste Del Amo : celui qui à mon avis méritait le Goncourt. Puissant !
Le Garçon de Marcus Malte : si vous n'en lisez qu'un cette année, lisez celui-ci !